DĂ©couvredes vidĂ©os courtes en rapport avec femme voila oblige de enlever son voile sur TikTok. Regarde du contenu populaire des crĂ©ateurs suivants : shaima_blr(@shaima_blr), BIG DANI(@dani.lsr), ChaĂŻma đ€Ș(@31.chaima), FC(@francecoutume), Redazere(@redazere), leNđ¶đœ(@naelpatron), Yasminaâs_world đŠ(@layasminabou), Reina(@reina.dressing),Chaque annĂ©e, le troisiĂšme dimanche de septembre, la TchĂ©tchĂ©nie commĂ©more la JournĂ©e de la femme tchĂ©tchĂšne en hommage aux 46 hĂ©roĂŻnes de Dadi-Yurt qui, en 1819, ont prĂ©fĂ©rĂ© se suicider plutĂŽt que de suivre les soldats russes qui les avaient capturĂ©es. Selon les militantes des droits humains, cette commĂ©moration est une insulte Ă lâĂ©gard du statut actuel de la femme tchĂ©tchĂšne. En TchĂ©tchĂ©nie, le simple fait dâĂȘtre belle est dĂ©jĂ une malĂ©diction enlĂšvements par la force, traite des femmes ou crime dâhonneur, les menaces sont nombreuses. Sous le rĂšgne du prĂ©sident Kadyrov, les coutumes patriarcales se sont encore durcies Ă lâĂ©gard des femmes. Viennent sây ajouter les rĂšgles de lâislam radical et la rĂ©pression politique menĂ©e par une dictature pilotĂ©e depuis Moscou. Les militantes des droits humains sont persĂ©cutĂ©es, et leur assassinat reste impuni.***A son arrivĂ©e en Suisse, une mĂšre explique quâelle ne peut plus vivre en TchĂ©tchĂ©nie parce que sa fille de 15 ans, Selima **, est belle et que sa plus jeune fille sâapprĂȘte Ă le devenir aussi, quâil est donc grand temps de fuir et quâelle demande lâasile politique. Pour prouver ses dires, elle montre au policier suisse mĂ©dusĂ© les cheveux de jais de sa fille comme sâil sâagissait de traces de torture. La beautĂ© fĂ©minine comme motif dâobtention de lâasile?Il est effectivement dangereux dâĂȘtre jeune, femme et belle en TchĂ©tchĂ©nie. Le regard du prĂ©sident Kadyrov pourrait sâattarder sur la peau de velours de Selima. Les kadyrovzy, les 20 000 hommes qui forment lâarmĂ©e privĂ©e du prĂ©sident, savent interprĂ©ter le moindre dĂ©sir dans son regard. Du coup, ils enlĂšvent Selima et la toute nouvelle maĂźtresse du prĂ©sident reçoit un appartement dans les immeubles pompeux fraĂźchement construits Ă Grozny. Ni Selima, ni sa famille, nâont les moyens de se rebeller contre la puissance affichĂ©e de ce souverain absolu de 34 ans, protĂ©gĂ© de Poutine. Dâune part, ils sont recouverts dâargent, dâautre part, ils savent que toute rĂ©volte est punie de torture et de trafiquants de femmes sont Ă©galement Ă lâaffĂ»t de leur marchandise. Un imam raconte lâhistoire de la belle villageoise Sargan, qui a Ă©tĂ© dĂ©portĂ©e comme esclave sexuelle dans une rĂ©gion du sud de la Russie. AprĂšs quelques mois, on lâa placĂ©e devant un choix soit on te vend dans un pays arabe, soit on dit Ă ta famille ce que tu fabriques. Sargan a optĂ© pour la mort entre les mains des siens. Lâimam ayant appris des villageois que la famille de Sargan avait jurĂ© de tuer tous ceux qui avaient sali son honneur, il a devancĂ© les frĂšres de Sargan, poussĂ©s au crime dâhonneur, lâa sauvĂ©e, cachĂ©e et souhaite dĂ©sormais lâ geste chevaleresque rare. Les victimes de violence sexuelle ne suscitent guĂšre de compassion. Dans le Nord-Caucase, par tradition, une jeune femme ne jouit dâaucun droit. Lorsquâelle est abusĂ©e, la sociĂ©tĂ© la considĂšre comme coupable, obĂ©issant ainsi Ă un rĂ©flexe dĂ©fensif. Certes, les hommes de sa famille devraient tuer les responsables du mĂ©fait pour obtenir vengeance. Mais aujourdâhui, ceux-ci sont devenus trop puissants. Il est bien plus commode de conjurer la honte qui a rejailli sur la famille en assassinant une victime sans dĂ©fense. Comment a-t-elle osĂ© rester en vie?Le suicide collectif qui sâest dĂ©roulĂ© pendant la guerre du Caucase 1816-1826 lorsque, sur ordre du tsar, le gĂ©nĂ©ral russe Ermolov a soumis les tribus du Nord-Caucase, est servi comme modĂšle de comportement aux femmes tchĂ©tchĂšnes. Le 15 septembre 1819, le prospĂšre village de Dadi-Yurt a Ă©tĂ© pilonnĂ© par lâartillerie russe, puis incendiĂ©. Les dĂ©fenseurs du village ont Ă©tĂ© tuĂ©s, et 46 jeunes femmes capturĂ©es. Lors de la traversĂ©e du fleuve Terek, les femmes enlevĂ©es se sont prĂ©cipitĂ©es dans les flots et ont entraĂźnĂ© leurs ravisseurs dans la les inspiratrices des femmes kamikazes dâaujourdâhui? Lâagent du Kremlin Ramzan Kadyrov, qui a dĂ©cidĂ© que le troisiĂšme dimanche de septembre serait la JournĂ©e de la femme tchĂ©tchĂšne, ne peut pas tirer ce parallĂšle. Cette annĂ©e, la TchĂ©tchĂ©nie commĂ©more pour la deuxiĂšme fois ses hĂ©roĂŻnes dĂ©sespĂ©rĂ©es. Si les femmes et les nombreuses maĂźtresses de Kadyrov prenaient vraiment les suicidĂ©es de Dadi-Yurt comme modĂšles, la JournĂ©e de la femme tchĂ©tchĂšne pourrait bien se muer en derniĂšre journĂ©e de sa vie. Pourtant, elles peuvent provisoirement sâĂ©chapper de leur cage dorĂ©e et sâadonner au shopping sous Ă©troite surveillance. Les rues commerçantes de Grozny sont alors barricadĂ©es et des kadyrovzy lourdement armĂ©s entrent en culture nord-caucasienne de la honte sexuelle nâempĂȘche en rien que la femme soit honteusement exploitĂ©e pour la jouissance de lâhomme. Mais elle empĂȘche que la disparition de femmes soit documentĂ©e et divulguĂ©e. Sans parler de derniĂšre, quand deux sĆurs, Khischan et Sulikhan, ont disparu, leur famille nâa pas osĂ© les faire rechercher par la police. Une telle dĂ©marche aurait portĂ© atteinte Ă son honneur. Sans compter que les autoritĂ©s auraient pu accuser Khischan et Sulikhan dâavoir rejoint les combattants dans la montagne. Dans la TchĂ©tchĂ©nie pacifiĂ©e», de lutte contre le terrorisme», le clan est tenu pour responsable des agissements de ses parents de ceux qui rejoignent le djihad contre Moscou subissent la torture. Et leur maison est dynamitĂ©e. La derniĂšre fois que Khischan et Sulikhan ont Ă©tĂ© vues, elles montaient dans une voiture qui a pris la direction de Grozny. EspĂ©raient-elles un destin meilleur auprĂšs des adversaires barbus de Moscou â par exemple en devenant des veuves noires. Ou sont-elles devenues les esclaves sexuelles de lâentourage de Kadyrov? Dans les quartiers les plus fermĂ©s de Grozny, il existe de vĂ©ritables palaces, dans lesquels de petites mains fĂ©minines sont exploitĂ©es sans percevoir le moindre les femmes, il nâexiste aucune perspective sĂ©duisante. AprĂšs la guerre, le niveau de lâinstruction sâest dĂ©gradĂ©. Seules celles qui peuvent graisser la patte des responsables ont accĂšs aux Ă©coles supĂ©rieures. Et, avec un taux de chĂŽmage estimĂ© Ă 75%, voire 80%, les chances de trouver un emploi sont faibles. De toute façon, ce sont les hommes de la famille qui dĂ©cident si une femme peut travailler ou Ă©tudier. Cette sociĂ©tĂ© ne connaĂźt quâune option marie-toi le plus vite possible et bien Ă©gal avec mariage est une protection qui a fait ses preuves. AprĂšs que Kadyrov a posĂ© un long regard suspect sur Asiyat, celle-ci sâest dĂ©pĂȘchĂ©e dâĂ©pouser le premier venu. Lorsquâune femme est mariĂ©e, elle appartient Ă son Ă©poux et devient inintĂ©ressante pour les autres hommes. Plus vite une femme passe du clan de son pĂšre Ă celui de son mari, plus tĂŽt sa famille est dĂ©barrassĂ©e de la crainte de perdre son honneur. Il nâest pas rare que des jeunes filles de 14 ou 15 ans quittent lâintimitĂ© de leur cercle traditionnel rapt de la fiancĂ©e a retrouvĂ© toute sa popularitĂ©. Quand Ilyas a repĂ©rĂ© Seda, il a organisĂ© son enlĂšvement par des amis et des hommes de sa famille. Ils ont fait le guet de lâinnocente, lâont entraĂźnĂ©e dans une voiture prĂ©parĂ©e Ă cet effet et lâont amenĂ©e dans la maison dâIlyas, oĂč elle a Ă©tĂ© soumise Ă un lavage de cerveau. De lâopinion de chacun, il valait mieux pour Seda et sa famille quâelle se soumette. Seda, Ă qui ses parents ont inculquĂ© la modestie, sâest sentie flattĂ©e dâavoir suffisamment de valeur pour ĂȘtre la famille de Seda, furieuse, a voulu reprendre sa fille, la jeune femme leur a expliquĂ© que le rapt Ă©tait son dĂ©sir le plus cher. Certes, la famille pouvait refuser de cĂ©der Ă ce vĆu le plus cher», mais ensuite on aurait pu continuellement reprocher Ă Seda tu as Ă©tĂ© enlevĂ©e sans te marier. Et Seda aurait Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme souillĂ©e, bref comme une femme de seconde main. La peur de lâenlĂšvement attache encore plus fortement la femme Ă son foyer, ce qui paraĂźt juste Ă cette sociĂ©tĂ© professeure dâUniversitĂ© Lipchan Bassajeva, laurĂ©ate du Prix des droits humains de Weimar en 2005, a fondĂ© en 2002 Ă Grozny un centre de rĂ©habilitation, DignitĂ© de la femme, pensĂ© Ă lâorigine comme un refuge pour les femmes victimes de la violence des soldats russes. Ce centre, cofinancĂ© par la Commission coopĂ©ration-dĂ©veloppement Ă BĂąle, offre aujourdâhui Ă toutes les femmes, en plus de soins gynĂ©cologiques, un soutien psychologique et juridique. Il mĂšne aussi des sur 200 femmes interrogĂ©es, presque 90 ont dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© enlevĂ©es par la force pour ĂȘtre mariĂ©es. Sous le rĂ©gime soviĂ©tique, lâenlĂšvement de la fiancĂ©e Ă©tait courant, mais le fiancĂ© devait obtenir lâaccord de la jeune fille. En cette brutale pĂ©riode dâaprĂšs-guerre, ce consentement est de plus en plus souvent rĂ©sultat du sondage lâobligation faite Ă une femme de passer toute sa vie avec un homme totalement inconnu dâelle est jugĂ©e inacceptable par la plupart des femmes interrogĂ©es. Il faut dĂšs lors saluer le pas franchi en octobre pour endiguer lâenlĂšvement des femmes en vue de les marier. Un oukase du prĂ©sident Kadyrov prĂ©voit de punir dâune amende â un million de roubles un peu plus de 31 000 francs â le pĂšre de celui qui aura enlevĂ© une femme pour la forcer Ă lâĂ©pouser; une rĂ©paration Ă verser au pĂšre de la mariĂ©e. Ce nâest pas tout tout ecclĂ©siastique qui poussera un pĂšre Ă marier sa fille de force perdra son poste. Cela dit, il est interdit dâoser mettre en doute le libre choix» des Ă©pouses du prĂ©sidentâŠLe plus tĂŽt possible aprĂšs la cĂ©rĂ©monie de mariage â Ă laquelle lâĂ©pousĂ©e ne participe pas puisquâelle doit rester des heures durant, vĂȘtue de blanc, muette dans un coin â son ventre doit sâarrondir, sans quoi son mari passe pour un minus. AnnĂ©e aprĂšs annĂ©e, le ventre rebondi de sa femme prouve sa virilitĂ©. Les enfants appartiennent en consĂ©quence au clan du pĂšre. Et si la belle-fille ne se montre pas docile, si elle ne trime pas du soir au matin, si elle ne demande pas la permission pour sortir un instant, si elle nâaccepte pas la violence domestique, amplifiĂ©e par le stress de la guerre, alors elle peut ĂȘtre rĂ©pudiĂ©e par son mari et doit retourner dans la maison de ses perd ses enfants quâelle nâa mĂȘme plus le droit de voir si le clan paternel en dĂ©cide ainsi. Son ventre ne lui appartient jamais. Son cĆur non plus. Elle nâhĂ©rite de rien non plus. Seuls les garçons ont le droit dâhĂ©riter. Une veuve, et il en existe beaucoup dans ce pays aprĂšs deux cruelles guerres coloniales, doit choisir soit je vis avec mes enfants, soit je vis avec un autre homme. Si elle se remarie, elle dĂ©mĂ©nage seule dans la maison de son nouvel Ă©poux.DignitĂ© de la femme» soutient les divorcĂ©es et les veuves dans leur combat juridique pour rĂ©cupĂ©rer leurs enfants. En TchĂ©tchĂ©nie prĂ©vaut la Constitution russe selon laquelle les enfants sont presque automatiquement confiĂ©s Ă la mĂšre. Mais intenter un procĂšs contre son ex-mari ou son clan signifie toutefois de braver lâadat, un code de conduite non Ă©crit et moyenĂągeux. Si le tribunal donne la garde des enfants Ă la mĂšre, lâhomme le plus ĂągĂ© du clan paternel peut argumenter face au plus ĂągĂ© du clan maternel vous avez enlevĂ© nos enfants et jetĂ© lâopprobre sur nous. Nous nous vengerons si vous ne nous donnez pas rĂ©paration. Dans ce cas, le clan maternel rend les enfants, car lâadat se situe au-dessus de la droit Ă lâamour, le droit de possĂ©der sa propre famille et le droit de dĂ©cider de sa vie nâexistent guĂšre pour les ĂȘtres de sexe fĂ©minin du Nord-Caucase. Une TchĂ©ÂtchĂšne ne peut Ă©pouser quâun TchĂ©tchĂšne, ou tout au plus un Ingouche, bien que, pour une femme exigeante, il nâexiste que peu de candidats appropriĂ©s. De nombreux jeunes hommes sont morts ou ont Ă©migrĂ©. Et, dans les Ă©coles bombardĂ©es et les camps de rĂ©fugiĂ©s en Ingouchie, ceux qui sont restĂ©s ont reçu dans leur chair et pour toute Ă©ducation la conviction que la violence brute Ă©tait la meurtre conjugal a quadruplĂ© en Russie du fait des vĂ©tĂ©rans de TchĂ©tchĂ©nie, a Ă©crit le journal russe Kommersant au dĂ©but de ce siĂšcle, en pleine seconde campagne de TchĂ©tchĂ©nie. Les soldats traumatisĂ©s par la guerre ne bĂ©nĂ©ficient dâaucune prise en charge psychologique, ils rĂ©agissent avec fureur Ă la moindre contrariĂ©tĂ©. En TchĂ©tchĂ©nie Ă©galement, la violence de la guerre et les mĂ©thodes raffinĂ©es de torture systĂ©matique pratiquĂ©es dans les camps de filtration» russes en TchĂ©tchĂ©nie, un homme sur trois y a sĂ©journĂ© ont dĂ©clenchĂ© des excĂšs, sur le plan politique aussi bien que tĂ©lĂ©vision tchĂ©tchĂšne reflĂšte lâĂ©tat moral du pays quand Kadyrov ne rĂ©cite pas une priĂšre, il piĂ©tine en se moquant les cadavres de prĂ©tendus combattants islamiques. Et on voit son entourage imiter son exemple. Puis, le pĂšre de la nation prĂ©sente un nouveau concours de beautĂ©, avant de se reposer de son Ă©puisante fonction Ă la tĂȘte du pays dans les bras de la nouvelle Miss fin 2008, en TchĂ©tchĂ©nie, sept femmes entre 18 et 30 ans ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©es dâune balle dans la tĂȘte. Un film vidĂ©o montre deux dâentre elles et lâon entend des voix dâhommes qui disent en langue tchĂ©ÂtchĂšne tu as forniquĂ© avec moi; et toi avec moi. Puis, les deux sont tuĂ©es devant la camĂ©ra. Le reproche quâon leur fait nâest pas clair. Se sont-elles prostituĂ©es? Ont-elles Ă©tĂ© violĂ©es? A qui ont-elles portĂ© prĂ©judice? Le but de cette vidĂ©o â faire peur â est atteint, et les meurtriers resteront Nuchadschiev, le reprĂ©sentant des droits humains au sein du gouvernement Kadyrov, a dĂ©clarĂ© que les femmes des tribus montagnardes devaient respecter un code, et que les hommes de leur famille qui se sentaient outragĂ©s par le comportement de leurs femmes, se faisaient justice. Quâil se soit agi ici de meurtres commis par des membres de leur famille semble peu vraisemblable aux militantes des droits de lâhomme. Car les sept femmes ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©es en quelques jours dans des lieux diffĂ©rents et selon le mĂȘme port obligatoire du voile fait partie des mesures disciplinaires prises par Kadyrov, que ce soit dans les administrations, dans les Ă©coles, dans tous les bĂątiments publics. Et cela en contradiction avec la tradition tchĂ©tchĂšne selon laquelle seule sa famille est responsable de lâapparence dâune femme. RĂ©cemment, des kadyrovzy ont lancĂ© de la teinture sur les cheveux des femmes qui osaient sortir sans voile dans les rues de Grozny. Cette teinture nâest pas lavable, et la femme doit couper sa chevelure. Selon lâadat, les cheveux des femmes sont intouchables pour les hommes Ă©trangers Ă la famille. Pourtant, plus rien ni personne nâest intouchable dans lâempire de Kadyrov, hormis lui-mĂȘme. Cette sociĂ©tĂ© archaĂŻque, qui place trĂšs haut lâautonomie du clan, plie devant lâautoritĂ© dâun seul homme â lâhomme Ă tout faire de Poutine. Lâhomme tchĂ©tchĂšne se sent humiliĂ©, et il se venge sur les militantes des droits humains sont contraintes de collaborer avec des autoritĂ©s toutes dĂ©vouĂ©es au Kremlin, qui leur prennent leur argent et qui surveillent leur travail. Nurdi Nuchadschiev a soumis une proposition Ă la Douma demandant que toutes les ONG qui reçoivent un soutien financier de lâOccident soient interdites. Vingt ans aprĂšs la chute de lâUnion soviĂ©tique, lâOccident retrouve son rĂŽle dâennemi. A Grozny, le Service fĂ©dĂ©ral de sĂ©curitĂ© russe FSB qui Ćuvre main dans la main avec le FSB tchĂ©tchĂšne contre les militantes des droits humains, qualifie celles-ci dâespionnes au service de lâOccident, les poursuit et les soit elles Ă©migrent, soit elles dorment dans un lieu diffĂ©rent tous les soirs â car les kadyrovzy surgissent Ă lâaube, sans prĂ©avis. AprĂšs les meurtres des deux militantes des droits humains Natalia Estemirova et Zarema Sadulajeva, leurs collĂšgues sont averties. Non seulement la jeune Zarema Sadulajeva a eu les os brisĂ©s, mais enceinte de quatre mois, elle a Ă©tĂ© violĂ©e avant dâĂȘtre exĂ©cutĂ©e â ainsi sa tribu est-elle dĂ©shonorĂ©e Ă titre posthume. VoilĂ comment cela se mort seule ne fait plus peur, elle est devenue trop banale. Les terroristes islamistes» abattus sont exhibĂ©s sans tĂȘte en tant que trophĂ©es Ă la tĂ©lĂ©vision tchĂ©tchĂšne. Ainsi que le rĂ©sume Lipchan Bassajeva En matiĂšre dâenlĂšvements et de meurtres, nous disposons des mĂȘmes droits que les hommes.» Les meurtriers de Zarema Sadulajeva nâĂ©taient pas masquĂ©s, certains quâils Ă©taient que leur impunitĂ© durerait Ă©ternellement. MĂȘme si le prĂ©sident Medvedev a promis de mettre les auteurs face Ă leur responsabilitĂ©, il ne sâest rien troisiĂšme dimanche de septembre, Kadyrov cĂ©lĂšbre une moralitĂ© fĂ©minine vieille de deux siĂšcles plutĂŽt morte que dĂ©shonorĂ©e. Les martyres de Dadi-Yurt avaient endossĂ© le rĂŽle traditionnel de la femme tchĂ©tchĂšne au service de leur patrie. Lâimagerie officielle cĂ©lĂšbre cette TchĂ©tchĂšne belle, libre et fiĂšre, volontaire et passionnĂ©e, Ă©gale de lâhomme, qui dĂ©cide pour elle-mĂȘme et qui possĂšde une forte personnalitĂ©. Mais aux femmes qui correspondent Ă cette image traditionnelle, aux femmes engagĂ©es dans la sociĂ©tĂ©, on ne souhaite quâun seul destin â de sombrer dans la passivitĂ© irrĂ©mĂ©diable du suicide. A cĂŽtĂ© des islamistes, ces femmes sont considĂ©rĂ©es comme la principale menace contre la stabilitĂ© de Grozny tant vantĂ©e par Poutine et par son fils spirituel. Grozny, cette nĂ©cropole oĂč les assassins vivent en toute sĂ©curitĂ©. * Lâauteure de ce texte est journaliste et Ă©crivaine. Elle a Ă©tĂ© correspondante de guerre en TchĂ©tchĂ©nie. Son dernier roman, Die beste aller Welten Le meilleur de tous les mondes, publiĂ© en 2008 aux Editions Ebersbach, est un best-seller en Allemagne. Rens. ** Par Ă©gard pour les personnes concernĂ©es et leurs familles, tous les prĂ©noms ont Ă©tĂ© modifiĂ©s.
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C'est le MeToo du harcĂšlement vestimentaire. Des voix de femmes du Moyen-Orient vivant en Occident - ou pas - qui ont dĂ» porter le hijab - ou le porter encore - s'Ă©lĂšvent. Elles clament que le voile islamique n'est pas un vĂȘtement anodin et encore moins une libertĂ© pour les femmes. En espĂ©rant se faire entendre de certaines fĂ©ministes qui rĂ©pĂštent comme un mantra que le voile est un a commencĂ© comme un nouvel Ă©pisode de lĂąchetĂ© intellectuelle et de capitulation devant des accusations dâislamophobie. AprĂšs que le Journal de lâAssociation mĂ©dicale canadienne a publiĂ© sur sa couverture une photo dâenfants dans laquelle une petite fille portait le hijab, le chirurgien pĂ©diatrique Dr Sherif Emil, a adressĂ© une lettre Ă lâĂ©quipe Ă©ditoriale intitulĂ©e Nâutilisez pas un instrument dâoppression comme symbole de diversitĂ© et dâinclusion ». Le mĂ©decin sâinsurge contre lâutilisation banale de telles images dans la plus grande revue mĂ©dicale du Canada Il est devenu libĂ©ral » de voir le hijab comme un symbole de diversitĂ© et dâinclusion ⊠Le hijab, le niqab et la burka sont des instruments dâoppression pour des millions de filles et de femmes dans le monde qui ne sont pas autorisĂ©es Ă faire un choix ». Le Conseil national des musulmans canadiens a demandĂ© le retrait immĂ©diat du texte sur le site web du journal. La lettre a Ă©tĂ© immĂ©diatement supprimĂ©e et la rĂ©dactrice en chef a prĂ©sentĂ© ses excuses pour avoir rendu publiques les paroles erronĂ©es, blessantes et offensantes » du fois, cependant, la lĂąchetĂ© de certains a rĂ©vĂ©lĂ©, a contrario, la bravoure de tant dâautres. De nombreuses femmes du Moyen-Orient qui vivent en Occident ont rĂ©agi Ă lâincident, lançant une grande campagne sur les rĂ©seaux sociaux et exigeant quâon les Ă©coute sur les questions qui affectent leur vie, comme le code vestimentaire religieux. La campagne LetUsTalk Laissez-nous parler est devenue virale en quelques jours. En Iran, on mâa dit que, si je ne portais pas le hijab, je serais renvoyĂ©e de lâĂ©cole, emprisonnĂ©e, fouettĂ©e, battue et expulsĂ©e de mon pays. En Occident, on me dit que raconter mon histoire provoquera de lâislamophobie. Je suis une femme du Moyen-Orient et jâai peur de lâidĂ©ologie islamique. Laissez-nous parler ». Câest par ce tweet que la cĂ©lĂšbre militante iranienne contre le hijab obligatoire Masih Alinejad a rĂ©agi Ă la censure de la lettre du mĂ©decin. Avec ces mots, accompagnĂ©s dâune photo dâenfance dâelle-mĂȘme portant un hijab, elle a inspirĂ© une avalanche de confessions similaires. Son tweet a Ă©tĂ© likĂ© par plus de 30 000 personnes et le hashtag LetUsTalk a commencĂ© Ă se Iran I was told if I donât wear hijab, I get kicked out from school, I get jailed, lashes, beaten up, and kicked out from my country. In the West Iâm told, sharing my story will cause Islamophobia. Iâm a woman from Middle East and I am scared of Islamic ideology. Let us talk. Masih Alinejad đłïž AlinejadMasih December 28, 2021 Jâavais lâhabitude de retirer secrĂštement mon hijab juste pour sentir lâair dans mes cheveux. Cette idĂ©ologie mâa volĂ© ma vie », a tweetĂ© une Saoudienne en exil, Rana Ahmad. Un autre jour en Allemagne, oĂč je me promĂšne sous le soleil sans ce hijab qui me fait me sentir comme une citoyenne de seconde zone, comme je lâĂ©tais quand jâĂ©tais en Arabie Saoudite⊠», Ă©crit une autre saoudienne exilĂ©e, Loujain. Au YĂ©men, jâai Ă©tĂ© forcĂ©e de porter le hijab Ă lâĂąge de six ans et le niqab vers treize ans, et quand jâai dĂ©cidĂ© de lâenlever, la moitiĂ© de ma famille mâa abandonnĂ©e, puis quand jâai enlevĂ© le hijab et lâabaya, jâai tout perdu », confesse Basma Nasser, qui vit aujourdâhui en centaines dâhistoires similaires sont dĂ©sormais postĂ©es et partagĂ©es sur Twitter, contredisant Ă la fois les dĂ©fenseurs de lâislamisme, qui mettent en scĂšne des procĂšs en islamophobie, et certaines fĂ©ministes occidentales, qui ont aveuglĂ©ment adoptĂ© le mantra le hijab est un choix ». Pour ĂȘtre honnĂȘte, je ne mâattendais pas Ă ce que mon message crĂ©e une telle vague dans le monde, confesse Masih Alinejad Ă Charlie. Cette fois, ce ne sont pas seulement les femmes iraniennes qui sâexpriment. Je vois combien cette campagne a uni de nombreuses femmes de pays musulmans ou de communautĂ©s musulmanes en Occident. Toutes ces histoires sont pleines de douleur. Nous essayons de faire comprendre au reste du monde que nous sommes, nous les femmes qui avons vĂ©cu sous la charia, celles qui connaissons le mieux les idĂ©ologies islamiques et que nous avons le droit dâavoir peur de toutes les brutalitĂ©s que nous avons subi. Jâai le droit de raconter mon histoire ! »Elles veulent pouvoir raconter leur histoire sans ĂȘtre accusĂ©es dâislamophobie. Mais elles veulent aussi ĂȘtre entendues par les fĂ©ministes occidentales, dont beaucoup ont repris Ă leur compte les rĂšgles de pudeur religieuses sexistes et les ont dĂ©guisĂ©es en symboles dâ empowerment ». LetUsTalk sâadresse aux Occidentaux, en particulier aux fĂ©ministes, pour leur demander dâĂȘtre solidaires avec les femmes opprimĂ©es par la loi islamique », explique Ă Charlie une autre Iranienne, qui rĂ©side en France, Aghdas Khanoom pseudonyme. Jâai Ă©tĂ© rĂ©duite au silence dans mon pays, et maintenant dans le monde libre. Et câest encore plus douloureux ». Un sentiment que partage Ă©galement Shammi Haque, une journaliste bangladaise exilĂ©e en Allemagne Jâai dĂ©cidĂ© de participer Ă cette campagne dans lâespoir que les fĂ©ministes occidentales comprennent notre souffrance et notre douleur, quâelles comprennent ce que signifie rĂ©ellement le voile/hijab et quâelles cessent de le promouvoir. Au nom de la diversitĂ© ou pour protĂ©ger les minoritĂ©s, les fĂ©ministes allemandes sont aveuglĂ©es par leurs privilĂšges ». Basma Nasser, une Ă©tudiante yĂ©mĂ©nite exilĂ©e en France, insiste Ă©galement sur le fait quâ il y a certains courants politiques en France qui considĂšrent le hijab comme un choix et le voit comme une culture arabe, ce qui nâest pas vrai ; comment peut-on dire que le hijab est un choix personnel », sâil nây a pas dâautres options, si la rĂ©bellion contre le hijab est un crime dans beaucoup de pays ».Et mĂȘme si en Occident la rĂ©bellion contre le hijab nâest pas un crime au regard de la loi, des confessions publiĂ©es via LetUsTalk rĂ©vĂšlent que de nombreuses femmes ne vivent pas non plus le hijab comme un choix » dans les pays occidentaux. Je me suis convertie Ă lâislam Ă 28 ans. Jâai pleinement acceptĂ© toutes les rĂšgles et pratiques. Le hijab nâa jamais Ă©tĂ© une option. Je ne lâai jamais remis en question jusquâĂ la fin de mon mariage, lorsque jâai commencĂ© Ă lâenlever parfois lorsque jâĂ©tais seule. Lorsque mon mari lâa dĂ©couvert, il mâa dit que câĂ©tait un motif de divorce », tweete Deborah du Royaume-Uni. Au Canada, on mâa forcĂ©e Ă porter le hijab Ă 9 ans, le niqab Ă 19 ans. Jâai Ă©tĂ© reniĂ©e et menacĂ©e de mort parce que je choisis ce que je porte sur mon corps », raconte Yasmine Mohammed, qui a Ă©chappĂ© Ă un mariage forcĂ© et est devenue une militante des droits des femmes. Elle souligne quâen Occident, les femmes des communautĂ©s musulmanes peuvent ĂȘtre contraintes de se couvrir non pas par des lois, mais par des mĂ©thodes dĂ©tournĂ©es, y compris en sâentendant dire que seules les putes ne se couvrent pas et en se voyant menacĂ©e de brĂ»ler en enfer pour lâĂ©ternitĂ© ».En effet, alors que des Iraniennes continuent dâĂȘtre emprisonnĂ©es pour avoir enlevĂ© leur hijab, alors que les Afghanes rĂ©sistent aux Talibans qui effacent de nouveau les femmes de lâespace public, en Occident, nous sommes occupĂ©s Ă promouvoir le port du hijab, dans la mode, dans la publicitĂ© et dans les mĂ©dias, tout en nous auto-congratulant pour notre tolĂ©rance⊠Et les femmes du Moyen-Orient en Occident qui osent sâexprimer contre le code vestimentaire de la pudeur sont rĂ©duites au silence par les islamistes Ă droite, et par les progressistes » Ă gauche. Laissez-les parler ! âą
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