La question de la mort et celles qui sây rattachent le deuil, la perte, lâinjustice, la souffrance ont pris beaucoup de place dans ma vie Ă partir du moment oĂč jâai commencĂ© Ă travailler sur les transmissions familiales il y a 25 ans. â Ă travers la psychogĂ©nĂ©alogie dâabord et la psychanalyse transgĂ©nĂ©rationnelle ensuite, â jâai constatĂ© que les relations entre les morts et les vivants se poursuivaient activement, mĂȘme si câĂ©tait parfois Ă lâinsu des personnes dans dâun premier temps. Cela a rendu la notion dâĂąme trĂšs rĂ©elle, au-delĂ de tout dogme religieux. Mon travail a beaucoup consistĂ© Ă rendre conscientes ces relations, dans lesquelles il y avait souvent des demandes des uns mal comprises par les autres. Jâai accompagnĂ© beaucoup de gens qui se sentaient en dette avec des dĂ©funts, qui perdaient ou avaient perdu un proche. La question Ă©tait et reste de savoir comment transformer une perte en autre chose, et le deuil, dans mon expĂ©rience, est fait quand la relation passe sur un autre plan le lien ne se perd pas, mais il demande une grande libertĂ© de part et dâautre, et câest difficile de la trouver. Les rĂȘves, qui sont analysĂ©s Ă chaque fois et toujours de maniĂšre individuelle il nây a pas de dictionnaire du rĂȘve qui donne une traduction mot Ă mot donnent souvent un accĂšs Ă cette libertĂ©, en tous cas peuvent contribuer Ă Ă©clairer le chemin qui y mĂšne. Ă partir des retours et tĂ©moignages qui ont Ă©tĂ© partagĂ©s par les participants sur les rĂȘves, je vais faire des propositions, essayer dâouvrir des pistes de rĂ©flexion pour que chacun puisse, peut ĂȘtre, y trouver quelque chose dâutile. Je vous invite Ă dire en commentaire en bas de lâarticle si cet Ă©clairage vous a paru pertinent, auquel cas je poursuivrai en essayant dâaborder dâautres aspects de la question des rĂȘves et du deuil. Pourquoi je ne rĂȘve pas de lui ? » Lâune de ses premiĂšres prĂ©occupations qui sâexprime dans les rĂ©ponses qui ont succĂ©dĂ© aux questions de Yacine, câest la crainte que lâabsence de rĂȘve indique une rupture de relation entre le ou la disparue et le rĂȘveur ou la rĂȘveuse par commoditĂ© je vais parler au masculin mais entendez bien que je parle des deux sexes !. Il faut entendre que le fait de ne pas rĂȘver dâune personne nâimplique pas quâil nây a pas de lien avec elle. Il faut souvent du temps pour que la relation qui avait lieu entre deux personnes vivantes puisse Ă©voluer et passer de lâattachement Ă cette relation pleine de libertĂ© quâest le lien. Nous sommes attachĂ©s Ă autrui par toutes sortes de dĂ©tails et de sensations, puisque nous vivons dans un corps physique. Dans le deuil la disparition de tout ce qui nourrissait cet attachement, la vue de lâautre, sa voix, ses gestes, son odeur, son rire, les multiples habitudes que nous avions ensemble ou que nous connaissions chez lâautre, tout ceci brutalement nous est enlevĂ©, et cela produit en nous une sensation dâarrachement. Cette perte est encore plus violente quand la mort est brutale et prĂ©maturĂ©e. Dans ces conditions il faut en quelque sorte quâil y ait un temps de cicatrisation » psychique avant de pouvoir contacter ce qui reste, et qui est dâune autre nature que le corps physique. En tant que vivants nous cultivons lâillusion que si quelquâun est physiquement prĂ©sent devant nous il est vraiment avec nous. Pourtant parfois nous avons lâesprit ailleurs », nous ne sommes pas lĂ corps et Ăąme », ou bien les autres ont dans cette attitude, et nous prenons lâhabitude de faire comme si câĂ©tait Ă©quivalent Ă une prĂ©sence pleine et entiĂšre, par convention, parce que nous vivons dans un univers matĂ©rialiste qui nous dit que nous sommes notre corps et rien dâautre. Il est difficile de se dĂ©gager de ces Ă priori qui viennent de lâĂ©ducation, du consensus, de la sociĂ©tĂ©. Dans la question de la relation avec un mort, qui ne peut plus ĂȘtre perçu avec et Ă travers le mĂȘme support corporel, personne ne peut faire le chemin Ă notre place, et ce chemin est parfois long. Mais cela nâimplique pas quâil nâest pas en train de se faire ! Il faut pour que cela devienne possible que le rĂȘveur lui aussi se souvienne et ressente quâil nâest pas seulement ce quâil voit dans le miroir, ce corps qui pĂšse sur la balance et que nous lavons sous la douche ! Plus nous nous percevons comme des ĂȘtres vivants qui ont le choix dâĂȘtre lĂ corps et Ăąme, mieux nous voyons la diffĂ©rence entre les moments oĂč nous y sommes en effet, et ceux qui nous demandent un effort pour rassembler nos esprits », et participer pleinement Ă la situation. Des rĂȘves tellement rĂ©els » Plusieurs tĂ©moignages disent que dans les rĂȘves la sensation de la prĂ©sence de la personne dĂ©funte est trĂšs forte et incroyablement rĂ©elle. Nous ne pouvons juger de la rĂ©alitĂ© de ce qui se passe avec quelquâun quâĂ travers les effets que cela a sur nous. Si la sensation aprĂšs un rĂȘve de ce type est bĂ©nĂ©fique, apaisante, pourquoi se refuser de faire confiance Ă ce que nous Ă©prouvons ? LâexpĂ©rience vĂ©cue ne se limite pas Ă la preuve objective, de mĂȘme que nous ne sommes pas seulement ce qui se voit, nous hĂ©bergeons un univers intĂ©rieur, avec une capacitĂ© de connexion avec les univers des autres sans limite. Le rĂȘve est la depuis toujours dans le champ des possibilitĂ©s humaines, il a permis de se connecter bien avant lâinvention dâinternet, notre dĂ©sir est le premier moteur de recherche, nâhĂ©sitons pas Ă croire » que la relation reste possible, mĂȘme si elle met du temps Ă se constituer. â Carole Labedan NâhĂ©sitez pas Ă partager vos retours et questions en commentaire pour un prochain article ! > A lire aussi sur le forum Comment interprĂ©ter nos rĂȘves ou cauchemars ? Les recherches qui ont menĂ© Ă cet article interpretation des reves femme en deuil de son defunt fille, je ne reve jamais de mon enfant, Reve de parle de deuil ».
Fv1yXaJ. 365 374 279 250 250 14 197 21 185